Fertilisation Les industriels réclament le soutien des autorités pour maintenir une production locale
L’industrie française de la fertilisation, malgré les efforts déployés en faveur d’une réduction des impacts de son activité sur l’environnement, se sent malmenée par le contexte réglementaire et estime sa compétitivité mise à mal. Elle y voit un risque pour l’agriculture française qui profite des bénéfices d’une production locale d’engrais.
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Les industriels de la fertilisation vantent les mérites d’une activité de production proche des utilisateurs, pour sécuriser les approvisionnements et lisser les variations de prix. Les unités présentes en France et en Europe de l’ouest fournissent à l’agriculture française 80 % de l’azote, 79 % du potassium, 100 % des correcteurs d’acidité. Cependant, Thierry Genter de Gpn dénonce « une fiscalité alourdie par la taxe 2012 imposée aux nouveaux entrants et la nouvelle obligation d’achat de quotas de CO2 au 1er janvier 2013 qui va augmenter les coûts de 10 à 15 % de la valeur ajoutée pour l’entreprise ». Surtout que, par ailleurs, la concurrence s’accroît. « Le gaz naturel représente 80 % du prix de revient des engrais azotés. Les prix varient de 2 à 3 dollars aux États-Unis, au Moyen Orient et en Russie jusqu’à 12 dollars en Europe. Et l’apparition de nouvelles formes de gaz non conventionnel va bouleverser le marché mondial des engrais. »
L’Unifa, pour maintenir l’activité industrielle en France, propose un gel de la fiscalité, une simplification de la réglementation par son alignement sur le système européen, la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe pour assurer une concurrence loyale entre les pays (un importateur devrait acheter 4 tonnes de CO2 pour 1 tonne d’ammonitrate importée) et une nouvelle procédure d’homologation des produits en conformité avec le droit européen et les pratiques des autres pays de l’Union européenne.
Etudier la possibilité du gaz de schiste
Quant au gaz de schiste qui arrive sur le marché européen, Joël Morlet, président de l’Unifa, se fait l’écho de la profession qui ne souhaite pas que soit mise de côté cette ressource sans avoir étudié la possibilité de l’exploiter, alors que le Royaume Uni et la Pologne ont décidé de se lancer. « Il s’agit d’une matière première qui permettrait de faire baisser les prix du gaz naturel. Nous ne pouvons pas l’écarter de nos ressources sans même savoir s’il existe un moyen de l’extraire sans danger. »
Par ailleurs, l’industrie de la fertilisation est impliquée dans le système d’échange des quotas de CO2 depuis 2005. « Les investissements dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, annonce Gilles Poidevin, délégué général de l’Unifa, atteignent 50 millions d’euros pour une économie annuelle de 5 millions de tonnes équivalent CO2, soit une réduction de 65 % de nos émissions depuis 1990. » Dans cette même optique, l’Unifa a signé un accord-cadre avec FranceAgriMer et Voies navigables de France pour doubler la part du transport fluvial d’ici huit ans et qu’elle passe ainsi à 34 % des modes de transport affrétés par ses adhérents.
Bilan des ventes sur la campagne 2011/2012 Les ventes de fertilisants sur la campagne 2011/2012 s’élèvent à 10,5 millions de tonnes dont 8,4 d’engrais et 2,1 d’amendements minéraux basiques. L’azote reste le premier élément du marché malgré une tendance structurellement à la baisse de ses ventes. Il est, d’ailleurs, le seul élément dont les ventes reculent par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes. Vient ensuite le soufre qui ravit la deuxième position des ventes d’éléments nutritifs au phosphore qui l’a longtemps détenue mais se trouve relégué à la quatrième place derrière le potassium. Les correcteurs d’acidité des sols ont la deuxième place des ventes tous éléments confondus.
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